Alain Lompech, Diapason - juillet 2017
“ C’est instrumentalement intimidant, intellectuellement impressionnant et musicalement bouleversant. Le plus humain, beau, profond des Opus 110 entendus depuis longtemps”
“Se trouvera-t-il encore des critiques musicaux, des mélomanes, et même des musiciens, pour faire la moue ? S’il s’en trouve qu’ils soient foudroyés dans l’instant ! Rémi Geniet a vingt-quatre ans et à cet âge, n’est-ce pas, à les entendre, on ne devrait pas enregistrer la Sonate op. 110 de Beethoven, cette œuvre introspective qui touche au plus profond de la conscience humaine, avant de renaître « peu à peu à la vie », comme l’écrit Beethoven dans ce qu’il faut considérer comme des paroles ajoutées à la musique plus que comme des indications de mouvement ou de dynamique.
Le pianiste investit le triptyque avec une sensibilité frémissante qui ne s’accompagne d’aucune nervosité, comme le montre la première page de la sonate qui semble monter vers la lumière sans la certitude qu’y mettent certains, ici hors de propos. La sonorité de Rémi Geniet est profonde, son jeu libère tous les harmoniques d’un piano dense et chantant admirablement enregistré, ce qui est rare.
Il phrase avec la noblesse et l’humanité bouleversantes qui sont l’essence même d’une œuvre qui met son interprète à nu dans le dédale de deux fugues, la seconde renversement de la première, d’un récitatif et de deux ariosos suspendus aux battements du cœur d’un mourant. La polyphonie est rendue avec une variété de couleurs, de dynamiques, un legato né de l’écoute jusqu’au boutiste de chaque note enfoncée dans un clavier profond, un contrôle des équilibres et des respirations inimaginablement parfaits tant l’est l’usage de la pédale ! C’est instrumentalement intimidant, intellectuellement impressionnant et musicalement bouleversant. Le plus humain, beau, profond des Opus 110 entendus depuis longtemps, et la solitude de l’écoute au disque va mieux à cette sonate que le récital.

Les trois autres ne sont pas moins bien jouées, même si on a parfois envie de pousser Geniet du coude pour lui dire d’être…plus jeune dans le premier mouvement et le finale de la Sonate op.2 n°2, magistralement conduits…de cette jeunesse, qui, pas plus que la profondeur, n’a d’âge, comme le confirme le Largo appassionato porté ici par un chant magique.”
Philippe Haller, La Nouvelle République - juillet 2015
“Époustouflant !”
“La 51e édition des Fêtes musicales en Touraine s'est achevée au week-end dans la toujours magique grange de Meslay gorgée de soleil. Dimanche, dans la chaleur de l'été, à 11h, coulait la source de fraîcheur des 23 printemps de Rémi Geniet.
Timide, concentré, petit salut de la tête, le jeune homme s'assoit devant le monstre noir... Commencent alors, sous les doigts de l'infatigable pianiste, deux heures d'émerveillement. Dans un mélange de rigueur et de grâce, Bach scintille d'ornements ciselés à la manière d'un orfèvre-claveciniste, jaillit d'un toucher élégant qui semble caresser le clavier, jubile, se recueille, vole et danse appuyé sur une main gauche, véritable fontaine d'énergie.
Et, dans la clarté et l'élégance de ces lignes de la polyphonie baroque qu'il dessine avec une telle aisance, on pense avoir tout entendu du talent de ce jeune musicien quand Rémi Geniet bondit sur la romantique sonate en si mineur de Chopin, entre rêve et héroïsme, souffle d'un lyrisme pudique et torrents de virtuosité limpide. Époustouflant !”
Jean-Charles Hoffelé, ARTAMAG' - avril 2015
“L'objet Bach”
“Ah, voilà pourquoi je préfère Bach au piano : l’énoncé du thème fraternellement heureux qui ouvre la 4e Partita, avec dans ses suspensions une pointe de mystère avant de dérouler ses guirlandes, doit être subtilement modelé. Chez Bach, la polyphonie est une affaire d’accent, de poids, de répartition, le clavecin peut évoquer cela, le piano le réalise, et Rémi Geniet excelle à faire une note floutée et la suivante précise. Son clavier est une focale, il l’agrandit ou le rétrécit à volonté, donnant à la syntaxe de Bach ses dimensions plurielles.
Même si chez les russes d’hier, Nikolayeva, Richter, Gilels, Bunine, le métal et les timbres étaient plus résonnants, le piano de Rémi Geniet est bien de cette école, et pas du tout de celle du Bach des petits doigts crochus, il assume l’héritage de son professeur, Evgueni Koroliov, mais y ajoute des nuances, une fluidité, une sympathie au discours qui font que sans cesse je remets son disque sur la platine.
Cette école du sensible a ses limites dans sa perfection même. Pas les prospectives intellectuelles si excitantes d’un Gould ou d’un Anderszewski, pas non plus les plénitudes sonores enivrantes de Tatiana Nikolayeva qui fondait de l’or dans les polyphonies, mais un ton très serein, des poignets souples, des doigts allant dans la profondeur du clavier sans l’étouffer, un art de « toucher » qui rappelle jusque dans une certaine nostalgie sereine le ton, la manière de Marcelle Meyer. Je n’en jette plus, écoutez plutôt le Caprice BWV 992, et vous comprendrez que Bach vient de gagner un pianiste.”
Gaëtan Naulleau, Diapason - avril 2015
“Notre litanie de vertus et une tête d'ange en couverture vous font imaginer un premier de la classe propret ? Ecoutez !”
“Dans un an ou deux, il se trouvera bien des experts pour nous assurer que le Bach de Rémi Geniet (né en 1992) doit beaucoup à celui d'Evgeni Koroliov. La critique rêve de filiations et de traditions, de ce qui peut affermir à moindre frais ses impressions. Or Koroliov est passé maître dans l'art de reconstruire la musique de Bach avec tous les jeux de perspective que permet le piano. Et Geniet étudie aujourd'hui auprès de lui, Le relief de la polyphonie, la plénitude des timbres dans les pages graves comme les danses vigoureusement accentuées, la diversité jamais ostentatoire de l'articulation font bien écho à la manière de l'aîné. Mais Geniet n'était pas moins solaire au concours Reine Elisabeth il y a deux ans : la Partita en ré majeur portait l'empreinte d'un polyphoniste-né, pour qui les imitations d'une voix à l'autre sont un jeu de la main plus qu'une épreuve de l'esprit.

Son premier disque débute par la même Partita - la préférée de Scott Ross jadis. L'ouverture à la française, majestueuse et amicale, s’assouplit et rebondit par le jeu des plans sonores, du flou et du précis, de l'accent discrètement anticipé ou amorti, des désinences plus ou moins suspendues. La délectation ludique du jeune homme combinant des lignes différemment timbrées ou phrasées est contagieuse. Le dialogue est la force motrice de son piano. La Sarabande perchée dans l'aigu, attendrie et décontractée, prend tout son relief entre une Aria et un Menuet pleins d'humour - qualité dont le très docte Koroliov, avouons-le, n'est pas prodigue.

Dans un concert à l'Auditorium du Louvre, Geniet avait l'an dernier le culot d'attaquer la Sonate en si de Liszt après cette Partita. Il nous bluffait autant au Paradis qu'en Enfer ! Au disque, il poursuit avec les six tableaux « sur le départ d'un frère bien aimé », dont l'ornementation sophistiquée ne pèse jamais sous ses doigts. Plein soleil encore, la majeur éblouissant, avec la première Suite anglaise. Les volte-face rythmiques et les incises des deux courantes et de leurs doubles semblent un jeu d'enfant pour lui ; il n'hésite pas à faire passer la main gauche au premier plan afin de rendre à la Bourrée en canon son énergie franche. Notre litanie de vertus et une tête d'ange en couverture vous font imaginer un premier de la classe propret ? Ecoutez !”
François Mardirossian, Crescendo Magazine - février 2014
“Ce qui aurait pu n’être qu’une démonstration de virtuosité fut en vérité un vrai moment de délice musical. Geniet, à vingt ans, a déjà dépassé le stade d’épater la galerie.”
“Ce dimanche était le dernier jour des Piano Days à Flagey. Beau festival où l’on a pu entendre du 19 au 23 février un panel des grands pianistes d’aujourd’hui toutes générations confondues. Les plus grands noms du piano étaient au rendez-vous ainsi que les deux premiers prix de la dernière session piano du Concours Reine Elisabeth : Boris Giltburg et Rémi Geniet.
Le programme choisi par Rémi Geniet pour son retour à Flagey n’était autre que le récital non choisi par le jury lors de sa demi-finale au Concours en mai dernier. Autant dire que sa Sonate de Liszt était rodée ainsi que Liebesleid de Kreisler-Rachmaninov. Rémi Geniet a toujours cette magnifique concentration avant de débuter une pièce, il donne l’impression d’une grande maîtrise de soi et d’un calme olympien. Le début de la Sonate de Liszt fut parfaitement réussi ; clair, net dans les attaques, pas trop alangui dans les énoncés des différents thèmes et d’une énergie qui laissait présager de la suite.
Dès la deuxième page on comprit que l’on avait affaire à un autre pianiste que celui qu’on avait connu au concours. Si l’on se souvient bien, le candidat Geniet était tout ce qu’un jury pouvait espérer ; sobre, précautionneux, constant et plus que prêt… Le résultat est là pour le prouver. Ce dimanche après-midi, le public de Flagey a eu la chance d’entendre toutes ces qualités mais avec en plus la fougue et les prises de risques que l’on n’avait peut-être pas lors du concours. Chose bien compréhensible pour un enjeu de ce niveau-là, mieux vaut ne pas prendre de risques inutiles.
Rémi Geniet nous a offert une Sonate de Liszt à couper le souffle, rapide, véloce, sauvage et d’une poigne admirable. Le fameux passage fugué au milieu de l’œuvre fut pris à une allure folle mais constamment clair, construit, conduit et phrasé. Ce tout jeune pianiste a la capacité de rester toujours limpide même s’il prend des tempos ultra rapides. Techniquement, ce fut époustouflant et très risqué. Geniet ne fait pas partie des pianistes qui posent leurs notes afin de ne pas glisser, qui ralentissent les fins de phrases afin de ne pas les écorcher ou élargissent le tempo quand cela devient trop complexe, etc. … Non. Geniet ne rechigne pas à y aller quand il faut y aller, sa tête est si claire qu’il n’en sourcille même pas. L’œuvre est sue et comprise jusque dans les moindres détails. Jouer cette œuvre-ci comme il l’a fait aujourd’hui laisse donneur quant à la suite de sa carrière. Une telle maîtrise étonne toujours quand on se souvient de son âge. Vingt ans. La suite du concert était d’une ambiance plus légère.
Le jeu aisé de Geniet est parfait pour les trois transcriptions volatiles de Rachmaninov. A l’écoute ces pièces sonnent faciles et voire kitsch mais en réalité elles sont diaboliquement difficiles à jouer correctement et pour qu’elles sonnent faciles, il en faut des heures de travail ! Mais quand on sait que ce jeune homme passe à peu près 13 heures par jour devant son piano on se dit qu’il n’y a pas de secret. Le travail et encore le travail. Ces pièces ont été parfaitement comprises par Rémi Geniet ; légères, subtiles et d’un rien mièvres. Le piège étant d’en faire des œuvres trop parfumées frôlant l’indécence. Là encore, Geniet n’est pas tombé dans le piège et n’a jamais été excessif dans ses rubatos. Ce qui aurait pu n’être qu’une démonstration de virtuosité fut en vérité un vrai moment de délice musical. Les phrasés sont ciselés au centimètre près et les agogiques parfaitement contrôlées.
Décidément, même dans des œuvres non sérieuses, Geniet parvient à être impressionnant. Tant de jeunes pianistes se jetteraient dans ce genre d’œuvres pour montrer qu’ils peuvent aller vite et fort. Geniet, à vingt ans, a déjà dépassé le stade d’épater la galerie. Un vrai plaisir de le retrouver, détendu et fougueux.”
Bertrand Boissard, Diapason - février 2014
“Un musicien d’exception, dont on n’a pas fini d’entendre parler.”
“SUIVEZ CE PIANISTE ! Récital de Rémi Geniet. Paris, auditorium du Louvre, le 12 décembre. A vingt et un ans, le deuxième prix du Concours Reine Elisabeth 2013 (le plus mûr de tous les candidats, bien que le plus jeune) a confirmé tous les espoirs lors de son premier grand récital parisien. Clarté de la ligne, autorité, vitalité des ornements, maîtrise du contrepoint, phrasés naturels innervent la Partita n° 4 de Bach. Et quel son, large et enveloppant ! Rémi Geniet se jette ensuite à corps perdu dans la Sonate de Liszt, sans manières ni poses ; la musique seule s’exprime, dans toutes ses composantes émotionnelles et architecturales. Admirons l’engagement physique, qui dynamise le retour du thème grandioso et le prestissimo, épiques et passionnés. Dans l’Etude n° 13 de Ligeti (L’Escalier du diable), il met la même conviction que s’il s’agissait d’une pièce romantique, faisant résonner les sonneries de cloches avec une sauvagerie aussi implacable que contrôlée. Bis en forme de savoureux contraste, plein de tact et d’élégance, entre les volutes nostalgiques et les arabesques brillantes du Liebesleid de Kreisler transcrit par Rachmaninov. Un musicien d’exception, dont on n’a pas fini d’entendre parler.”
Christophe Huss, Le Devoir - décembre 2013
“Fulgurant et d’une intelligence rare...”
“Ce récital peu couru du Festival Bach, organisé avec Steinway et le Concours Reine Elisabeth, présentait le jeune français Rémi Geniet, second de la dernière compétition bruxelloise. Certains accessits valent mieux que des victoires : Ingolf Wunder, second du dernier Concours Chopin, éclipse la lauréate dont on a déjà oublié le nom. C’est aussi le cas de ce jeune homme peu ordinaire. Élève de Brigitte Engerer, Rémi Geniet est de la trempe des grands représentants du piano français de la génération précédente : les Bavouzet, Le Sage ou Tharaud.
Arrivant d’un pas lourd sur scène, Geniet semble dans sa bulle. Chose très particulière, le public le rejoint dans sa concentration, car Geniet parvient à imposer un long silence et un « état de réception » avant de commencer. Sur le plan musical, j’ai du mal à me souvenir de pianistes de 21 ans jouant Schumann avec un aussi parfait instinct - Pogorelich sans doute, dans les Variations symphoniques en 1981 et, en 1998, un Tchèque, Adam Skoumal, dont on a, hélas, peu entendu reparler.
Le Schumann de Geniet est fulgurant et d’une intelligence rare. Le tempo du 3e épisode - très agité - de Kreisleriana est dicté par le « plus vite » finale que Geniet porte à la frontière de l’humainement possible. Avec lui, les rallentandos se font là où ils sont écrits, pas trois mesures avant, et les enchaînements sont lumineux (Épisode 6).
Bach, sans reprises, et Beethoven, avec, sont pareillement intègres et justes dans leurs pulsations. Ainsi, malgré le mode mineur l’Allegretto de l’Opus 14 n° 1 trouve sa vraie respiration.
Mine de rien, le grand récital du Festival Bach 2013 n’a pas été donné par Alexandre Tharaud, mais par ce talent presque intimidant et inattendu, qui a joué en bis Liebesleid de Kreisler transcrit par Rachmaninov.”
Diapason - décembre 2013
“Rémi Geniet sidère tout simplement par la maturité pianistique et musicale dont il témoigne”
“Le 28 Mai dernier, le plus jeune finaliste du concours Reine Elisabeth de Bruxelles fait très forte impression sur le jury, le public et la critique. A vingt ans, Rémi Geniet, jeu clair et lumineux, « sidère tout simplement par la maturité pianistique et musicale dont il témoigne » jusque dans le Concerto n°3 de Rachmaninov, écrit notre confrère Alain Cochard. Résultat : un 2e prix après un lauréat israélien, Boris Giltburg, de huit ans son ainé et bien plus aguerri dans le dialogue avec l’orchestre. Quelle émotion ce visage à peine sorti de l’adolescence a-t-il bien pu contenir ? Moins d’un an plus tôt en effet disparaissait Brigitte Engerer, dont Rémi Geniet fut l’un des derniers élèves au conservatoire de Paris. « Sa mort m’avait bouleversé, je pensais que j’allais passer une année vide, au cours de laquelle je devais réfléchir. » Le jeune pianiste a pu méditer l’exemple de son mentor, qui avait tant à lui transmettre. « Je suis naturellement méthodique, scientifique dans mon approche. Elle était bien plus dans la fantaisie, très poétique. Elle m’a beaucoup apporté. » A Paris encore, Rémi Geniet, très tôt immergé dans l’Ecole russe, a suivi l’enseignement de Rena Shereshevskaya à l’Ecole normale de musique. Cette saison, toujours élève au CNSM, il profite de son année Erasmus pour recevoir à Hambourg les conseils d’Evgeni Koroliov, chez qui, en amoureux de Bach, il devrait questionner l’art des Variations Goldberg. Mais le jeune Montpelliérain n’a pas l’intention de se disperser : s’il s’est mis aux grands concertos qu’il faut avoir sous les doigts (Chopin, Tchaïkovski…), il cherche surtout « des programmes et engagements cohérents », avec « un modèle à très long terme : Grigory Sokolov, qui joue toujours le même répertoire pour que ce soit parfait ». On devine une petite appréhension dans sa voix quand il dit : « J’espère que ma carrière va se mettre en place. » Ce faisant, il ne pense pas qu’au piano, mais à la direction d’orchestre, autre passion. Qu’il se rassure : ceux qui l’ont entendu sur le vif ne sont pas inquiets pour l’étendue de ses dispositions.”
Eric Dahan, Libération - octobre 2010
“En avant les virtuoses”
“...Recommandé par Brigitte Engerer, sa professeure au Conservatoire national de Paris, le pianiste Rémi Geniet, entendu fin mai, et également engagé au Louvre en 2011, nous a carrément mis une claque. S’il est vrai que la mondialisation a tendance à uniformiser le style des jeunes musiciens, elle produit aussi des mutants.
Né en 1992 à Montpellier, Rémi Geniet a l’autorité, la hauteur de vue et la puissance tellurique des légendes du piano russe comme feu Sviatoslav Richter et Emil Gilels, mais il y ajoute un sens aigu de la caractérisation stylistique, qui fait mouche aussi bien dans Haydn, Rachmaninov ou Ravel. A sa maturité musicale correspond une lucidité tout aussi déconcertante : «Je n’aime pas trop le show-business, déclare-t-il, et je n’ai pas envie d’en faire. Je pense qu’on doit se démarquer par sa musique, non par son attitude. Parfois le décalage entre l’image et la réalité d’un musicien est embarrassant.» Reçu au bac scientifique avec mention très bien, Geniet n’est pas pour rien ami de Raphaël Sévère, clarinettiste auditionné en décembre 2009 et que Monique Devaux programmera sans doute en 2013 : tous deux croient à la «rigueur» et au «travail»...”
Philip Gardner, Oberon's Grove - octobre 2016
“Pianist Rémi Geniet Opens YCA Season at Zankel Hall”
“Monday October 10th, 2016 - Young Concert Artists presenting pianist Rémi Geniet in recital at Zankel Hall: the opening concert of the YCA season. Once again, Gotham's music-lovers can feel deeply grateful to Susan Wadsworth, Young Concert Artists' founder, and her dedicated Board and staff, for bringing forward a musician of Mr. Geniet's prodigious gifts.

The French pianist is 23-years-old, but looks younger; his playing, however, showed striking maturity of artistry aligned to a sophisticated technique. The way he managed his presentation - patiently waiting for the rather fidgety audience to settle down before commencing each piece - spoke of his desire to serve up the music free of external distractions.

Bach to open the evening: the
Partita No. 4 in D Major, BWV 828 is one of J S Bach's six keyboard partitas, or suites of dances, which have become part and parcel of every professional pianist's repertory. The Partita No. 4 is considered by many pianists and Bach aficianados to be the "best" of the six, demonstrating - as it most convincingly does - Bach's skill in mixing styles and moods within a given work.

This evening, Rémi Geniet's rendering of the Partita No. 4 served as a most congenial calling card, whilst also whetting the crowd's appetite for the Beethoven and Prokofiev to come. Among the many felicities of his playing were a finesse of dynamics and much colorful agility. I particularly relished the very subtle pauses that Mr. Geniet brought to the
Sarabande.

During the silences between the dances of this Bach suite, the sight of Mr. Geniet's hands poised over the keyboard became quite mesmerizing as he prepared to commence each movement; they added an element of visual poetry to the pianist's very satisfying musical interpretation.

Mr. Geniet did not leave the stage after the Bach, instead sitting still and pensively regarding the keyboard. Several times he lifted his hands to start, only to hold back when audience restlessness distracted him. How right he was to delay, for once he commenced the
Adagio Sostenuto of the Beethoven Moonlight sonata, his playing transported us to another world.

Having never experienced the
Moonlight played 'live', I wasn't quite prepared for just what an emotional journey it is - both for the player and the listener. Mr. Geniet's immediate establishment of a dreamlike atmosphere, and his deep sensitivity to the misterioso quality of the music set this among the most moving musical experiences of recent seasons.

In the more generalized
Allegretto which serves as a bridge between the first and last movements of the sonata, Mr. Geniet's vivid and fluent playing sustained our interest; once the tumult of the Presto Agitato commenced, the young pianist used an almost daemonic attack and a dazzlement of bravura passage-work to propel us thru the stormy aspects of the movement. These are offset by more lyrical motifs, which Mr. Geniet summoned up with affection. His performance drew very enthusiastic applause from the audience.

The printed program's concluding work, Prokofiev's
Piano Sonata No. 8 in B-flat Major, Op. 84, is one of the composer's “war sonatas”, written between 1939 and 1944. Emil Gilels premiered the sonata at the Grand Hall of the Moscow Conservatory on December 30th, 1944; the piece was later hailed by Sviatoslav Richter as Prokofiev’s greatest contribution to the sonata genre.

In the first movement, marked
“dolce”, Mr. Geniet caught the underlying intensity of the music's rather angular lyricism, bringing great subtlety to the periodic resolutions to major chords. Throughout the sonata, the pianist found an ideal balance between powerful turbulence and off-kilter tenderness. His triumphant performance was as savourable to watch as to hear.

Mr. Geniet was very generous with encores: if I am not mistaken, the three works he chose represented the Russian, French, and Viennese schools. He played them all superbly, and the enthusiastic crowd greatly enjoyed these added delights to an already wonderful program.”
Terry Ponick, Communities Digital News - octobre 2016
“French pianist Rémi Geniet dazzles in YCA’s opening recital”
“WASHINGTON, October 11, 2016 – Young Concert Artists (YCA) launched its 2016-2017 season this Wednesday past at the Embassy of France with an impressive recital by French pianist Rémi Geniet. Just 23, Mr. Geniet offered what was for this reviewer an interesting program featuring a trio of substantial works by Bach, Beethoven and Prokofiev, each of which demand precision and craftsmanship over showmanship.

Mr. Geniet’s program began with a performance of Bach’s Partita No. 4 in D major, BWV 828, a substantial keyboard work consisting of seven distinct mostly dance movements.

As Mr. Geniet eased into the Partita’s opening “Ouverture,” I was immediately reminded of no less than legendary Bach keyboard specialist Glenn Gould. I was privileged many years ago to actually have heard Gould in person as he performed one of Bach’s keyboard concertos with George Szell and the Cleveland Orchestra during his rather brief pre-studio concert career.

Gould’s great strength in interpreting Bach was his near mathematical precision combined with subtle shading seemed to transform the piano at times into a virtual harpsichord. His downfall, at least in live performance, was his tendency to audibly hum along—off key—along with the melody line.

In performing the Partita, Mr. Geniet proved every bit as impressive as Gould. The uncanny precision was there, allowing Bach’s frequently innovative harmonies and daring dissonances to emerge naturally and without affectation. Mr. Geniet’s legato touch was unerring as he maintained each section’s dramatic melodic and legato flow with an absolute minimum of pedaling and often with no pedaling at all. It was a performance that was as impressive for its crispness and accuracy as it was for its tasteful expressiveness.

Mr. Geniet’s next selection was, in a way, somewhat unusual. Beethoven’s “Moonlight” Sonata—No. 14 in C-sharp minor, Op. 27 to be precise—is part of nearly every classical music lover’s library of recordings, whatever the medium. But for that reason, one suspects, it’s rarely heard in recitals these days, a case, perhaps, of familiarity breeding contempt?

Mr. Geniet apparently decided to dust off this popular relic and give it a subtly new look and feel. Good choice.

He took the opening movement at a steady pace, happily avoiding a too-dramatic interpretation of its ebb and flow, but also careful to observe the transitional notes Beethoven clearly desired to be sustained. Mr. Geniet’s pedaling seemed a bit heavy early in this movement.

Bright, playful, and at times intriguingly syncopated, he second movement—marked Allegretto—is something of a surprise, seemingly popping up out of nowhere and going in a different direction entirely from the first. This movement functions as something of a musical “amuse bouche,” cleansing the musical and intellectual palate before the sonata plunges into its surging, fiery finale, which is pure Beethoven all the way.

To this writer’s taste, Mr. Geniet took this delightful interlude a trifle slow, but still managed to articulate its almost naïve playfulness to great effect, varying the flavor of the repeats slightly just to keep things more interesting.

The light, calming effect of the Alegretto is quickly swept away, however, as the sonata’s final movement, marked Presto, suddenly thunders in, its surging, often pounding chords and motifs recalling, in a strange way, the more gentle ocean surging of the Adagio.

Mr. Geniet was at his best here, handling this dramatic but quite difficult movement with classical precision, allowing its brilliant architecture to shine through before decelerating its concluding bars with an almost Chopin-like rubato, creating a highly dramatic conclusion: an exciting and unexpected way to end the recital’s first half.

Upon returning to the stage, Mr. Geniet moved firmly into the 20th century with a performance of Prokofiev’s Sonata No. 8 in B-flat Major, Op. 84 (1944). The third and final of what many musicologists call his three “War Sonatas,” the 8th was completed prior to the Allies’ defeat of the Nazis but at a time when victory seemed nearly certain.

Perhaps as a result of this, the 8th, unlike its predecessors, spots a ray of sunshine blooming in the distance, expressed by a quiet, almost childishly innocent motif in the second movement that ultimately leads to the finale’s stirring close.

Mr. Geniet was quite at home with this challenging material, comfortably applying some of the same baroque-classical techniques he had employed in the Bach and the Beethoven to the Prokofiev sonata as well—entirely appropriate since, despite this composer’s rebellious modernist drive, he was still essentially a classicist at heart.

Though not quite. That’s because many of his compositions, like this sonata, unfold through complex key changes while occasionally erupting like controlled detonations, requiring an approach requiring as much precision as passion.

That’s precisely what Mr. Geniet delivered. His playing throughout was as clear as it was in the Bach Partita while freely bursting forth as dramatically in Prokofiev’s Vivacity finale as he did in the concluding Presto of Beethoven’s “Moonlight” Sonata. His clarity and precision balanced Prokofiev’s paradoxical violence and lyricism in this sweeping, exciting conclusion, igniting an immediate and appreciative ovation from the capacity audience.

The pianist answered by returning for not one but three brief encores ranging from the charming to the virtuosic, each an inventive transcription by Rachmaninoff, the first on a melody by Tchaikovsky, with the latter two a pair of challenging arrangements/transcriptions of well-known tunes by Austrian violinist-composer Fritz Kreisler.

Taken together, these encores were like icing on the cake, a fitting but not too showy conclusion to a fine recital by an elegant young artist who, if there is justice in this world, can look forward to a productive and successful career in the years to come.”
Jed Distler, ClassicsToday - avril 2015
“This Kid’s Got It!”
“Pianist Rémi Geniet was 21 when he recorded this absolute honey of a Bach recital. His articulation often recalls Glenn Gould’s dry-point detaché touch, but with additional lightness and color, as the deliciously yet not excessively decorated Fourth Partita Ouverture demonstrates, along with the characterfully clipped Courante and Menuet. By contrast, steadfast pacing and astute timing help sustain Geniet’s broadly paced Allemande and Sarabande. The Capriccio also reveals the young pianist’s gift for conveying a sense of “air” between certain notes and his uncanny sense of rhythm. Each movement of the A major English Suite sings out with lilting intimacy, while Geniet’s supple and transparent finger work keeps the C minor Toccata’s long fugue vivid and alive from start to finish. Geniet’s joyous, invigorated, and well-recorded Bach interpretations cannot help but leave you smiling and wanting more. In other words, this kid’s got it!”